
Un chiffre, une frontière, et toute une bataille fiscale qui se joue : le revenu fiscal de référence, cette ligne décisive sur votre avis d’imposition, sépare ceux qui paieront la taxe foncière de ceux qui pourront, peut-être, l’esquiver en 2025. Les règles, elles, ne se plient jamais à la routine : chaque année, les seuils bougent, les exceptions fleurissent, et la vigilance du propriétaire reste de mise.
Il ne suffit pas d’attendre passivement pour espérer un allègement. Pour prétendre à l’exonération, il faut s’y atteler, examiner à la loupe les plafonds de ressources, et comprendre que tout dépend aussi bien du profil du propriétaire que de la nature du logement. Les dispositifs varient, tout comme les politiques d’une commune à l’autre : rien n’est gravé dans le marbre.
Plan de l'article
- Comprendre les exonérations de taxe foncière en 2025 : ce qui change cette année
- À qui s’adressent les dispositifs d’exonération ? Panorama des profils éligibles
- Revenu fiscal de référence : quel seuil minimum respecter pour bénéficier d’une exonération ?
- Démarches à suivre et conseils pratiques pour obtenir l’exonération en 2025
Comprendre les exonérations de taxe foncière en 2025 : ce qui change cette année
La taxe foncière concerne chaque propriétaire, qu’il s’agisse d’une résidence principale ou d’un pied-à-terre. En 2025, le paysage évolue : certains bénéficiaires voient leurs droits élargis, d’autres profitent d’assouplissements limités dans le temps. Les conditions d’accès, elles, peuvent changer selon la politique de chaque commune ou de l’EPCI dont elle dépend.
Trois dispositifs phares structurent les exonérations de taxe foncière. D’abord, l’exonération totale, qui concerne principalement les personnes de plus de 75 ans ou percevant l’ASPA, l’ASI ou l’AAH, selon le niveau de revenu fiscal de référence. Ensuite, le dégrèvement : pour les 65 à 74 ans, il s’agit d’une réduction forfaitaire de 100 euros, à condition de ne pas dépasser le plafond de ressources. Enfin, le plafonnement limite la taxe foncière à 50 % des revenus pour les foyers modestes.
Un point à ne pas sous-estimer : la TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères) ne suit pas ces dispositifs et reste à régler, quel que soit votre statut. L’octroi de l’exonération ou du dégrèvement dépend aussi de la stratégie fiscale locale. Certaines villes proposent une exonération, parfois temporaire ou partielle, pour les logements neufs ou rénovés sur le plan énergétique. À Paris comme ailleurs, l’approche varie selon les choix de la commune ou de l’EPCI.
Pour plus de clarté, voici les principaux dispositifs en vigueur :
- Exonération totale : attribuée sous conditions de ressources aux personnes âgées ou allocataires sociaux.
- Dégrèvement : réduction forfaitaire pour les 65-74 ans, sous réserve de ressources.
- Plafonnement : la taxe foncière ne peut dépasser 50 % des revenus, sous réserve de ne pas être soumis à l’IFI.
- TEOM : non concernée par les exonérations, reste à payer dans tous les cas.
À qui s’adressent les dispositifs d’exonération ? Panorama des profils éligibles
La taxe foncière s’applique à tous, mais certains profils peuvent bénéficier d’un traitement particulier. Les plus de 75 ans arrivent en première ligne : exonération complète, à condition que leur revenu fiscal de référence reste sous le seuil légal pour la résidence principale. Les bénéficiaires de l’ASPA ou de l’ASI profitent également de cette exonération, sans condition de ressources. Pour les personnes touchant l’AAH, le droit existe si le plafond n’est pas franchi.
Entre 65 et 74 ans, une réduction automatique de 100 euros s’applique, là aussi sous condition de ressources. Pour les résidents en maison de retraite ou en EHPAD, le bénéfice peut se poursuivre, à condition que l’ancien logement principal reste vide.
Les dispositifs s’étendent aussi à d’autres situations : un logement neuf offre droit à une exonération temporaire de deux ans après livraison. Les habitations très performantes sur le plan énergétique, ou qui font l’objet de travaux de rénovation, peuvent bénéficier d’une exonération, partielle ou totale, si la commune ou l’EPCI a prévu ce dispositif.
Des cas particuliers existent, qu’il s’agisse de la vacance involontaire d’un logement destiné à la location (au moins trois mois), de logements sociaux, d’opérations de location-accession (PSLA), de bâtiments proches d’un PPRT ou d’un site Seveso, de conversions de bureaux en logements, ou encore de propriétés agricoles en zone Natura 2000. Ces régimes s’appliquent selon la politique locale et peuvent varier fortement d’une collectivité à l’autre.
Voici les profils éligibles regroupés selon les dispositifs :
- Exonération totale : personnes âgées, bénéficiaires de l’Aspa ou de l’ASI, personnes percevant l’AAH sous condition de ressources.
- Dégrèvement : 65-74 ans, réduction forfaitaire conditionnée aux ressources.
- Exonération temporaire : logements neufs, rénovations énergétiques, logements sociaux.
- Cas spécifiques : vacance involontaire, conversion de bureaux, propriétés agricoles.
Revenu fiscal de référence : quel seuil minimum respecter pour bénéficier d’une exonération ?
Le revenu fiscal de référence (RFR) joue le rôle de véritable passeport pour les exonérations de taxe foncière en 2025. Ce seuil fluctue selon la taille du foyer, le nombre de parts fiscales et la situation de chacun. Pour les propriétaires de plus de 75 ans ou les bénéficiaires de l’AAH, l’accès à l’exonération dépend du respect du plafond actualisé chaque année par l’État, selon le quotient familial.
Pour savoir si vous pouvez en bénéficier, il faut vous reporter à votre avis d’imposition de l’année précédente. Le plafond applicable est fixé par arrêté et publié au Journal officiel. Par exemple, pour une part fiscale, la limite était de 12 455 euros pour l’imposition 2024 (revenus 2023). Il convient d’ajouter 3 333 euros pour chaque demi-part supplémentaire.
Ce critère s’applique également au plafonnement de la taxe foncière : si la taxe dépasse 50 % des revenus et que le RFR reste sous la limite, le propriétaire peut demander un plafonnement, à condition de ne pas être redevable de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI).
Les différentes modalités sont les suivantes :
- Exonération totale : RFR inférieur au plafond en fonction du nombre de parts.
- Dégrèvement automatique : même principe pour les 65-74 ans.
- Plafonnement : la taxe foncière ne peut dépasser 50 % des revenus, sous condition de RFR.
Reste à noter que la décision d’appliquer ou non ces dispositifs appartient parfois à la commune ou à l’EPCI, qui peut adapter les modalités localement.
Démarches à suivre et conseils pratiques pour obtenir l’exonération en 2025
Pour demander l’exonération ou le plafonnement de la taxe foncière en 2025, la première étape consiste à consulter votre avis d’imposition : la donnée clé se trouve à la ligne « revenu fiscal de référence ». Calculez le nombre de parts de votre foyer, puis comparez le montant inscrit avec le seuil fixé pour l’année. Les plafonds sont publiés chaque année par l’administration fiscale et, sauf modification législative de dernière minute, ceux de 2025 devraient rester alignés avec ceux de l’imposition 2024.
Pour certaines exonérations totales ou dégrèvements automatiques (personnes de plus de 75 ans, bénéficiaires de l’Aspa, de l’ASI ou de l’AAH), l’administration applique directement la mesure sur votre avis de taxe foncière lorsque toutes les informations sont connues. Pour des situations telles que l’acquisition d’un logement neuf ou la réalisation de travaux de rénovation énergétique, il faut déposer une déclaration dans les 90 jours suivant la fin des travaux auprès du service des impôts fonciers, à l’aide du formulaire H1 (pour les logements individuels) ou H2 (pour les collectifs), disponibles sur le site officiel.
Veillez à respecter les délais : déposer la déclaration trop tard peut faire perdre le bénéfice de l’exonération temporaire. Pour le plafonnement, adressez une demande écrite à l’administration fiscale, en joignant les justificatifs de revenus et, si besoin, l’avis d’imposition sur la fortune immobilière. Même si vous obtenez l’exonération de la taxe foncière, la TEOM reste à régler.
En cas de doute sur les règles applicables à votre logement, prenez contact avec le centre des finances publiques de votre commune ou de votre EPCI. Certaines mesures, comme l’exonération pour logements très performants, sociaux ou rénovés, dépendent de la politique locale. Mieux vaut échanger directement avec l’administration pour éviter toute mauvaise surprise.
En 2025, la frontière entre taxe foncière due et exonération se joue sur quelques chiffres, mais aussi sur la précision de vos démarches. À chacun de surveiller sa ligne, pour ne pas laisser filer les économies possibles.