
1 200 euros d’un côté, 1 200 euros de l’autre : en France, le dépôt de garantie cristallise autant de tensions que de montants. Les textes sont clairs, mais certains bailleurs tentent encore de s’en affranchir, quitte à frôler l’illégalité. Les locataires, eux, avancent cette somme parfois à contrecœur, avec l’attente ferme de la revoir à la sortie. Entre exigences et garde-fous, le dépôt de garantie ne laisse personne indifférent.
Plan de l'article
Ce que dit la loi sur le dépôt de garantie en location
La loi du 6 juillet 1989 renforcée par la loi Alur impose un cadre rigide autour du dépôt de garantie lors de la signature du bail. À l’entrée dans le logement, le propriétaire a la possibilité d’exiger une somme, destinée à couvrir d’éventuels dégâts ou des loyers restés impayés à la sortie.
Aucune place au doute : pour une location vide, le dépôt de garantie ne peut dépasser un mois de loyer hors charges. En meublé, ce plafond grimpe à deux mois, toujours hors charges. Impossible pour le bailleur de contourner cette règle ou d’exiger un montant caché sous un autre nom.
En pratique, le versement intervient lors de la signature du contrat de bail. Même si la loi ne l’impose pas systématiquement, ce dépôt reste la règle, surtout dans le secteur privé. Certains dispositifs comme la garantie Visale, le FSL ou encore le cautionnement solidaire peuvent parfois remplacer ce versement, notamment pour les étudiants ou ceux qui disposent de revenus modestes.
Lorsque le bail prend fin, la loi encadre strictement la restitution. Si le logement est rendu sans dégâts ni impayés, le bailleur doit reverser la somme sous un mois. Si des réparations sont à prévoir, le délai s’allonge à deux mois. Un propriétaire qui traîne risque alors des pénalités automatiques, la loi ne laissant rien au hasard sur ce point.
Deux mois de caution : est-ce légal pour tous les types de logements ?
La question du montant du dépôt de garantie surgit à chaque signature de bail. Pour un logement vide, aucune ambiguïté : un seul mois de loyer, hors charges. Tout dépassement peut être contesté, et le locataire a la possibilité d’agir en justice pour récupérer le surplus versé.
En location meublée, la loi tolère un dépôt équivalent à deux mois de loyer hors charges. Cette exception existe pour tenir compte du mobilier et du risque supplémentaire qu’il représente. Bien entendu, le bail doit respecter toutes les exigences légales propres au meublé sous peine de voir ce montant requalifié à la baisse.
Quant au bail mobilité issu de la loi Elan, il fait figure d’exception : aucun dépôt de garantie ne peut être réclamé. Ce dispositif a été prévu explicitement pour simplifier la vie des locataires en déplacement temporaire, qu’ils soient étudiants ou professionnels.
Le montant du dépôt dépend donc strictement de la nature du bail. Il suffit d’un écart pour ouvrir une contestation, et la jurisprudence le rappelle fréquemment. Avant tout engagement, mieux vaut vérifier noir sur blanc le type de contrat pour éviter de mauvaises surprises.
Montants autorisés et cas particuliers à connaître
Les plafonds du dépôt de garantie ne bougent pas selon le bail : un mois hors charges pour le vide, deux mois pour le meublé dans le respect de la loi. Mais quelques situations spécifiques demandent d’être examinées de près.
Pour mieux s’y retrouver, voici des exemples concrets où les règles connaissent quelques nuances :
- En colocation, le montant global du dépôt ne varie pas, mais la présence d’une clause de solidarité signifie que chaque colocataire reste responsable du loyer total, ce qui complique parfois la récupération du dépôt si l’un quitte plus tôt que les autres.
- Un bailleur qui serait une société, une association ou un organisme HLM ne peut pas exiger plus. En revanche, la procédure de versement et de restitution s’avère souvent plus encadrée et rigoureuse.
Pour sécuriser le paiement du loyer, la caution solidaire reste très répandue. Des aides publiques comme la garantie Visale, le FSL, ou, dans certains cas spécifiques, la négociation de conditions plus souples pour un étudiant boursier, facilitent l’accès au logement.
Tout compte : le type de bail, la situation du locataire, ou encore la qualité du bailleur. Il est indispensable de se pencher sur chaque détail avant de donner cet argent, afin de se prémunir contre les mauvaises surprises.
Délais, restitution et recours en cas de litige
Le dépôt de garantie, que certains appellent aussi caution locative, provoque régulièrement des tensions lors du départ du locataire. Le droit est pourtant limpide : une fois les clés rendues et l’état des lieux de sortie validé, le bailleur dispose d’un mois maximum pour rendre le dépôt, sauf détériorations constatées auquel cas le délai passe à deux mois.
Le propriétaire ne peut effectuer de retenue qu’en s’appuyant sur des réparations justifiées, partes factures ou devis à l’appui, ou pour solder des loyers impayés. Toute retenue abusive coûte cher : la législation prévoit une pénalité de 10 % du loyer mensuel pour chaque mois de retard non justifié, une disposition qui contraint les bailleurs à la vigilance.
En cas de litige sur la restitution, la première étape passe par un courrier recommandé. Si le propriétaire ne réagit pas, plusieurs recours s’offrent au locataire :
- La commission départementale de conciliation, gratuite, peut être sollicitée pour tenter de trouver une solution amiable.
- Si aucune issue n’est trouvée, le juge des contentieux de la protection peut trancher le différend sur présentation des justificatifs.
Les retards de restitution ou les retenues sans motif valable expliquent une grande partie des désaccords entre locataires et bailleurs. Un état des lieux de sortie réalisé minutieusement et le respect strict des procédures préviennent bien des déceptions. Au bout du compte, seule la transparence met fin à ces bras de fer, et certaines histoires de dépôt de garantie continuent de se régler devant les tribunaux pour une poignée d’euros disputés avec acharnement.
















































